Un policier de 43 ans travaillant au commissariat du VIIe arrondissement de Paris a été inculpé cette semaine pour complicité d’escroquerie et autres délits en bande organisée. Il est soupçonné d’avoir des liens avec un gang de fraudeurs roumains qui opère des jeux d’argent illégaux près de la Tour Eiffel et du Trocadéro.
Un policier parisien mis en examen pour complicité dans une affaire d’escroquerie
Un gardien de la paix de 43 ans, en service au commissariat du VIIe arrondissement de Paris, a été officiellement mis en examen ce jeudi par un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris. Les chefs d’accusation retenus contre lui sont « complicité d’escroquerie en bande organisée », « complicité de réalisation d’opérations de jeux d’argent et de hasard prohibés en bande organisée », « complicité de blanchiment aggravé en bande organisée » et « corruption passive en bande organisée ». Cette information a été confirmée par le parquet de Paris, suite à une révélation du JDD. Le gardien de la paix a été remis en liberté sous contrôle judiciaire et est désormais interdit d’exercer la fonction de fonctionnaire de police.
L’agent en question, qui était membre de la brigade VTT au moment des faits qui lui sont reprochés, est soupçonné d’avoir fourni des informations à un gang d’escrocs spécialisés dans le jeu d’argent illégal appelé « bonneteau ». Ce jeu est proposé de manière informelle dans les lieux publics, notamment près de la Tour Eiffel et du Trocadéro, et repose sur une complicité entre le manipulateur et de faux joueurs. Selon les enquêteurs, le policier aurait reçu de l’argent de la part de ces escrocs en échange de renseignements sur les futures opérations policières. Lors de son interrogatoire, le gardien de la paix a nié les accusations portées contre lui.
Un autre policier déjà mis en examen dans cette affaire
Au début de l’été dernier, un autre policier, également affecté à la brigade VTT du VIIe arrondissement, avait été mis en examen dans le même dossier. Cette arrestation avait été réalisée lors d’une opération menée les 26 et 27 juin, au cours de laquelle 22 personnes, soupçonnées d’appartenir ou d’être liées à ce gang d’escrocs d’origine roumaine, avaient été interpellées par les policiers du service central des courses et jeux (SCCJ) de la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) et leurs collègues de la sous-direction de la lutte contre l’immigration irrégulière (SDLII) de la préfecture de police de Paris.
Huit membres du groupe criminel roumain, connu sous le nom de « Scorpion », ont également été mis en examen, dont quatre ont été placés en détention provisoire, tandis que les autres sont soumis à un contrôle judiciaire. Selon les informations du JDD, le chef du gang a été arrêté en Roumanie le 19 septembre dernier.
Plus d’un million d’euros transférés en Roumanie
L’affaire a débuté en septembre 2022 avec l’ouverture d’une enquête préliminaire. Les enquêteurs du SCCJ et de la SDLII ont identifié les suspects après plusieurs mois d’investigations. Selon une source proche du dossier, « les Scorpions auraient gagné environ 2500 euros par jour et par table. Ils auraient également transféré plus d’un million d’euros en Roumanie ». Suite à ces révélations, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « escroquerie en bande organisée », « réalisation en bande organisée d’opérations de jeux d’argent et de hasard prohibés », « blanchiment en bande organisée » ainsi que « corruption active et passive en bande organisée ».